Avec plus d’un million d’utilisateurs par jour, la fermeture du RER A pour la rénovation des voies entre La Défense et Auber pousse la RATP à proposer des solutions de déplacement alternatives. Mais au lieu de simplement rediriger les utilisateurs sur d’autres lignes, la société de transport a décidé d’innover. Alors que la SNCF avait lancé l’année dernière son propre service de covoiturage iDvroom, la RATP crée un partenariat avec la start up Sharette, spécialisée dans le covoiturage sur courtes distances.
Un tarif unique
Pour plus de facilité, le service de Sharette sera intégré à l’application mobile de la RATP en plus des moyens de transports classiques. Avec un tarif unique de 2.36€ par course, le but n’est pas de créer un système lucratif mais bien de mettre en relation les usagers. 2€ sont reversés au conducteur, de quoi dissuader ceux qui seraient uniquement attirés par l’appât du gain. Sharette ne forme pas des chauffeurs de taxi ou de VTC, son offre repose sur l’échange de services entre particuliers.
La RATP veut changer les habitudes
Alors que Blablacar règne en maitre sur le marché du covoiturage longue distance, Sharette se place plutôt sur les petits trajets du quotidien et particulièrement les trajets domicile/travail. Cependant c’est un marché difficile où les vieilles habitudes ont la vie dure. Les français rechignent à adopter véritablement le covoiturage surtout quand le gain financier est peu important. En témoigne le pionnier du secteur Wedrive, qui a récemment fait faillite. Le créateur de Sharette, Grégoire de Pins reste pourtant optimiste : « Sur 3 millions de personnes qui se déplacent chaque jour, nous espérons dès cet été 75 000 inscrits et 150 000 cet hiver ».
Si les travaux de la ligne A on commencé le 25 juillet et se terminent le 23 août, le partenariat RATP/Sharette ne compte pas s’arrêter là. Cette initiative pourrait être développée notamment en banlieue où les transports en commun sont moins nombreux.
Un service qui se base sur la complémentarité
L’objectif de la RATP n’est pas de faire concurrence aux transports en commun mais plutôt d’articuler les deux moyens de déplacement pour que chacun puisse pallier aux manques des autres. La société de transport l’a bien compris, pour survivre il faut jouer la complémentarité. Ainsi sur un trajet donné, un utilisateur pourra se voir conseiller un itinéraire alliant covoiturage et transports en commun. Et tout le monde y trouve son compte.