La baisse du taux de la mortalité routière enregistrée en 2013 n’a pas freiné pour autant l’enthousiasme du Ministre de l’Intérieur, Manuel Valls, qui projette dès cette année de mettre à l’épreuve une nouvelle mesure : celle de réduire la limitation de vitesse qui est de 90km/h sur les axes secondaires à 80km/h.
La lutte contre la mortalité routière continue…
Pas question de lâcher prise en si bon chemin, la guerre contre la violence routière est en marche et prend même de la vitesse ! L’annonce d’une limitation supplémentaire de 10Km/h de la vitesse autorisée sur les routes, qu’elles soient nationales, départementales ou communales fait des remous. Annoncée par Manuel Valls ce mardi, une phase d’expérimentation sera mise en place dans quelques départements où la vitesse autorisée sur le réseau secondaire – qui est actuellement de 90Km/h – sera réduite à 80Km/h.
Certains experts du Conseil national de la sécurité routière (CNRS) ont déjà émis l’idée que ce dispositif serait sûrement le moyen le plus efficace pour éviter les accidents routiers mortels, notamment pour les limitations qui concernent les « routes bidirectionnelles ». Le Ministre attend ainsi leurs propositions avant d’aller plus loin.
De son côté Chantal Perrichon, à la tête de la Ligue contre la violence routière, enfonce le clou en affirmant que ce réajustement de la limitation de la vitesse autorisée permettrait d’épargner près de 400 vies en plus par an. Pour illustrer ses dires, elle se réfère à l’Espagne où les conducteurs ont dû lever le pied pour passer de 120Km/h à 110Km/h pour un résultat notable de 37 % de morts en moins en seulement quelques mois. L’idée est ainsi d’habituer les automobilistes à adopter une vitesse moyenne réduite et d’éviter les accidents mortels.
Le plus tôt sera le mieux
Aucune date précise ni de noms de départements précis n’a encore été révélée pour débuter les essais. En tout cas, l’expérience sera mise en œuvre dès cette année. Pour ce qui est des lieux où elle va avoir lieu, il est fort possible que certaines routes considérées comme plus meurtrières soient ciblées. D’autres villes comme Limoges et Strasbourg ont déjà montré leur intérêt pour tester une limitation passant de 60Km/h à 50Km/h dans le passé. D’autres noms comme Lorraine et Nancy circulent également dans les couloirs, mais rien d’officiel pour le moment.
Une nouvelle polémique
Le sujet crée la polémique puisque pour les opposants, la réduction de la vitesse n’est pas une solution en soi étant donné que dans certains pays comme l’Allemagne, la vitesse maximale autorisée est de 100Km/h sur l’axe secondaire et pourtant le taux de mortalité routière se trouve au-dessous de celui de la France.
De surcroît, même si un choc latéral subi à une allure de 80Km/h reste moins important qu’un autre subi à une vitesse supérieure, le fait est qu’elle sera toujours mortelle pour la personne qui la reçoit, cette mesure n’a donc pas lieu d’être d’après Pierre Chasseray, président de 40 Millions d’Automobilistes.
Les automobilistes, quant à eux, considèrent ce projet comme une sanction ; malgré la baisse de 11 % du taux de mortalité en France, affichée en 2013. Ils revendiquent une limitation juste et cohérente, c’est-à-dire adaptée à l’infrastructure de chaque axe. Affaire à suivre…
Sources