Le bridage de la moto est une intervention technique qui vise à restreindre son moteur afin qu’il ne délivre pas toute sa puissance. L’objectif imposé par la loi est donc de limiter la vitesse du véhicule. Mais les réglementations en termes de bridage sont parfois complexes.
Selon l’âge, l’expérience du motocycliste, son permis moto et la puissance de son engin, ces restrictions varient. Voici un guide pour comprendre le bridage moto à consulter avant d’acquérir un deux-roues.
Que signifie « brider une moto » et à quoi ça sert ?
Brider une moto sert à réguler sa vitesse de pointe grâce à des brides situées dans le moteur et plus précisément dans l’échappement, pour certains modèles. Par exemple, une 50 cm3 bridée peut atteindre les 45 km/h ; or sans ses entraves, elle peut rouler aisément dépasser les 50 km/h.
Le bridage d’une moto peut être mécanique ou électronique. Les anciens modèles à carburation comme une Honda CB 500 de 1999 par exemple réclament le changement des boisseaux de carburateur ; tandis qu’un deux-roues plus récent comme la Suzuki SV650 à injection nécessite un bridage électronique, avec seulement le débranchement d’un fil.
Mais le bridage, pourquoi faire ? En France, ce système est imposé pour les jeunes conducteurs nouveaux détenteurs du permis de conduire moto. Cette mesure de la lutte contre l’insécurité routière est unique en Europe.
Que dit la réglementation sur le débridage des machines de 106 chevaux ?
Auparavant, dans le but de renforcer la sécurité routière dans l’Hexagone, la France avait imposé un bridage, pour les deux-roues « ayant une puissance maximale nette supérieure à 74 kW », soit 100 chevaux, avec une marge technique de 6 %, soit 106 ch.
Depuis le décret n° 2016-448 du 13 avril 2016, le débridage de ces motos de 106 chevaux en full power est autorisé. Mais cela ne concerne que les motos neuves ou celles déjà en circulation, à condition qu’elles soient équipées d’un système de freinage antiblocage des roues (ABS) qui réponde à une homologation moto.
Le bridage moto pour les permis A2
La réglementation pour le bridage d’une moto permis A2
Pour pouvoir circuler en France avec une moto permis A2, elle doit être bridée à 35 kW (soit 47.5 cv) pour les motos vendues après janvier 2013, ou bien être bridée à 25 kW (soit 34 cv) pour les modèles conçus avant la réforme A2 de janvier 2013.
Le rapport poids/puissance ne doit pas excéder 0,2 kW par kilogramme. Notez que la puissance ne peut pas résulter du bridage d’un véhicule développant plus de 70 kW (soit 95 ch).
Prenons un exemple : une Triumph Street Triple de 106 chevaux, bridée en 25 kW (34ch) selon l’ancienne réglementation, n’entre pas dans les normes A2.
Comment brider une moto pour le permis A2
Le bridage de la moto doit toujours être effectué par un professionnel homologué. Commencez par demander des devis auprès de plusieurs professionnels, quel que soit le type de deux-roues (moto, quad, engin à trois roues, etc.).
L’attestation de bridage peut être fournie gratuitement par certains, tandis que les pièces et la main d’œuvre peuvent être facturées plus chères par d’autres.
Si vous achetez une moto d’occasion, vous devrez acheter un kit de bridage et le faire installer par un concessionnaire agréé.
Le professionnel vous délivrera un certificat de bridage qu’il faudra conserver pour refaire la carte grise. Si vous achetez un modèle neuf, sachez que certaines marques comme Suzuki ou Yamaha vendent leurs modèles pour les débutants déjà bridés.
Le bridage des cyclomoteurs
Accessibles à partir de 14 ans avec un Brevet de sécurité routière, les cyclomoteurs de 50 cm3 , soit une moto légère ou un scooter, doivent également répondre à des normes de bridage.
Tous les 50 cm³ homologués sont, en effet, bridés d’origine par le constructeur pour ne pas dépasser la vitesse maximale de 45 km/h préconisée par la loi.
Les risques encourus à débrider un deux-roues
La réglementation est stricte en termes de débridage. Si le motard débride un deux-roues de 106cv sans ABS, ou s’il débride un cyclomoteur pour rouler au-delà des 45 km/h ou si la moto A2 n’est pas entravée par un bridage aux normes, il s’expose à une contravention de la 4ème classe, soit une amende forfaitaire de 135 euros, selon l’article L. 317-23-1 du Code de la route.
Aussi, en cas d’accident, la compagnie d’assurance peut refuser de prendre en charge les conséquences de l’accident.
Il est interdit de vendre une moto débridée à un tiers sans l’en informer. Le fait pour un professionnel de vendre un cyclomoteur débridé ou de procéder au débridage est un délit puni de 2 ans d’emprisonnement et de 30 000 euros d’amende selon l’article L. 317-5 du Code de la route.
De plus, le débridage entraîne des conséquences mécaniques puisque les suspensions et le freinage ne sont plus adaptés. Sans ces limitations de puissance, le pilote également s’expose à des risques d’excès de vitesse et donc d’accidents.