Les nuisances sonores occasionnées par les deux-roues empiètent largement sur la tranquillité des habitants de certaines agglomérations. Afin de palier à cette problématique, un nouveau type de radars sonores a été proposé afin de sanctionner les véhicules trop bruyants : « Méduse ».
Ce radar a été installé dans un premier temps à Saint-Forget, dans les Yvelines, pour une phase de test. Aujourd’hui, ce sont sept autres agglomérations qui se portent volontaires pour tester ce nouveau radar antibruit. Ainsi, Méduse sera installée à Paris, Nice, Toulouse, Bron (Rhône), Rueil-Malmaison, Villeneuve-le-Roi et Saint-Lambert.
Rappel de la législation sur le bruit produit par les véhicules 2 ou 3 roues
Il existe une règle pour les véhicules de type moto concernant le bruit émis par le moteur. Ainsi, la réglementation est claire :
- jusqu’à 72 décibels dB jusqu’à 50 cm3,
- jusqu’à 79 dB de 80 à 125 cm3,
- jusqu’à 80 dB pour les plus de 500 cm3.
Pourtant, aujourd’hui encore, des véhicules motorisés comme de grosses cylindrées sont homologuées avec des seuils émissions sonores entre 85 et 90 dB.
Les risques encourus pour nuisances sonores sur la route
Légalement, les forces de l’ordre peuvent vous sanctionner pour un véhicule dépassant les normes fixées par la législation. Cette nuisance doit être prise sur le fait et mesurée par un appareil dédié.
Plusieurs cas de figure, selon l’article R318-3 du code de la route :
- « Les émissions de bruits causent une gêne aux autres usagers de la route et aux riverains », « dépassent les valeurs maximales autorisées » ou « le dispositif d’échappement est en mauvais état » dans ce cas, l’usager risque une contravention de 3e classe, d’un montant de 68 euros. Cette contravention peut être suivie d’une immobilisation du véhicule et l’obligation de présenter celui-ci à un service de contrôle.
- « L’utilisation du moteur à des régimes excessifs » est punie par une contravention de 3e classe, d’un montant de 68 euros.
D’autre part, dans le cas d’un véhicule volontairement modifié, l’article précise les modalités de contravention. Ainsi, si le dispositif d’échappement a fait l’objet « de modifications rendant l’objet ou le dispositif non-conforme » ou l’utilisation d’un pot non homologué sur route, le conducteur du véhicule s’expose à une contravention de 5e classe. Le montant de la contravention est fixé par le tribunal de police, mais ne peut excéder 1 500 €.
Pas de retrait de points donc pour ce type d’infraction, mais des sanctions qui peuvent rapidement coûter cher.
Radars sonores : problématique des véhicules bruyants
Tout simplement leur impact sur votre santé, celles des autres usagers, celles des éventuels passants. En effet, on considère qu’à partir de 85 décibels, une émission sonore présente un risque pour les personnes alentour. Au-delà de 90 dB, cette émission est dangereuse pour la santé.
Outre les effets sur la santé, on constate également des effets sur la conduite, notamment la fatigue sonore. En effet, les volumes sonores mesurés dans un casque de moto intégral frôlent les 90 dB à 100 km/h, ils peuvent atteindre 100 dB à 130km/h. Soit un bruit d’avion au décollage.
À long terme, ce bruit constant fatigue le conducteur qui devient moins vigilant. Le bruit perturbe votre corps, celui-ci transforme le bruit en impulsions nerveuses qui troublent le travail intellectuel et l’analyse de l’environnement routier.
Fonctionnement des radars sonores
Le dispositif est assez simple. Il s’agit d’une caméra 360°, équipée de quatre micros et d’un lecteur de plaques d’immatriculation. Le lecteur flash les véhicules qui dépassent un certain niveau sonore. À terme, le but est de fixer une limite sonore, à partir de laquelle le véhicule fait trop de bruit et doit être sanctionné.
Rien n’a encore été défini concernant les sanctions éventuelles liées à ce nouveau radar, les informations devraient arriver d’ici 2022.
Ainsi, bien que de nombreux motards rejettent et redoutent la mise en place de ces nouveaux radars sonores sur les routes de France, il faut bien prendre en compte que ce sont des dispositifs nécessaires pour la santé de tous. Le partage de la route et de l’environnement se fait aussi par des règles de bienséance et de bien vivre ensemble.