Cette proposition de la Convention Citoyenne Pour Le Climat parmi plus de 500 autres mesures a fait tiquer. En effet, les participants à la convention citoyenne ont relevé de nombreuses raisons et arguments en faveur d’une limitation à 110 km/h de la vitesse sur autoroute, mais l’exécutif et les associations de défense des automobilistes font front.
Pourquoi la limitation à 110 km/h sur autoroute ?
Parmi les arguments de la convention citoyenne, on retrouve sans grande surprise la notion de réduction de la consommation de carburants et donc des gaz à effet de serre. Apparaît également un argumentaire sécuritaire. Réduire de 20 km/h la vitesse sur autoroute réduit le nombre d’accidents potentiels sur le réseau et entraîne en plus du gain financier, un gain de sécurité. Enfin, l’abaissement de la vitesse autorisée ne devrait pas impacter trop fortement la longueur des trajets, quelques minutes seulement sur un trajet de 100 km.
Réduire la consommation de carburant et les émissions de gaz
Premier intérêt de la mesure et non des moindres aujourd’hui : réduire la pollution. Les experts missionnés lors de la convention citoyenne ont estimé que la réduction de la vitesse sur autoroute abaisserait de 15 à 25 % les émissions de carburant.
Autre argument, financier cette fois, la réduction de la vitesse entraîne une économie de près de 1.4€ pour 100 km. Ce n’est certes pas l’argument le plus flagrant, mais il peut être important pour de nombreux ménages.
Limiter le nombre d’accidents sur les autoroutes
Dans le principe général, limiter la vitesse sur l’autoroute doit permettre de réduire le nombre d’accidents sur le réseau et leur gravité. C’est un point qui reste fortement contesté par l’opposition qui signale un nombre d’accidents déjà relativement faible sur autoroute.
Pas de perte de temps significative
C’est une notion qui revient souvent en sécurité routière et notamment lorsque vous passez votre permis. Respecter les limitations de vitesse est important et leur dépassement n’entraîne pas de réel gain de temps. Rappelez-vous de vos cours de codes de la route.
Pour soutenir encore cette idée, les experts s’appuient notamment sur une fluidification du trafic et une vitesse moyenne finalement accrue sur la totalité du parcours. Donc finalement, pas de réelle perte de temps sur un trajet.
Les arguments de l’opposition aux 110 km/h
Forcément, il y a des contres arguments et des éléments sociaux à prendre en compte. On se rappelle encore tous de la crise des gilets jaunes suite aux 80 km/h sur les routes et à la hausse des prix des carburants. De plus, les associations d’automobilistes ou encore le Commissariat Général au Développement Durable émettent de nombreuses réserves sur l’impact financier d’une telle réforme.
L’acceptation sociale des 110 km/h
Bien que la convention citoyenne apporte des arguments sociaux, ce n’est pas forcément ce que retient l’opposition. Nombreux sont ceux qui s’insurgent de la perte de « liberté », de la perte de temps et craignent les sanctions.
En effet, on sait que le réseau autoroutier est l’un des plus surveillés en France, mettre en place cette limitation inquiète notamment à cause des radars automatiques. De plus, pour les entreprises ou personnes qui se déplacent beaucoup la perte de temps et donc d’argent est plus considérable.
L’impact financier et économique des 110 km/h
Le Commissariat Général Au Développement Durable a émis un rapport concernant la mise en place des 110 km/h sur autoroute. Il en ressort que cette mesure a un coût et que celui-ci n’est pas négligeable.
La perte de temps suite à la limitation de la vitesse pourrait entraîner un coût de -1 150M€. Bien que la mesure permette des gains : moins d’accidents +150M€, moins de carburants +360M€. Elle entraîne également des effets corollaires : report du trafic sur les routes où le taux d’accident est plus fort (environ -20M€ de perte), et perte de trafic donc des autoroutes avec donc perte d’environ 70M€ pour les concessionnaires autoroutiers.
Au final, le Commissariat Au Développement Durable indique un coût effectif de 550M€ pour l’instauration de la réforme, sans compter le coût du changement des panneaux de signalisation et de la sensibilisation.
Beaucoup d’arguments financiers donc, mais qu’en est-il du poids et de l’avantage humain de la réduction des gaz à effet de serre ? Compte tenu de tous ces arguments et des différentes problématiques actuelles qui viennent elles aussi ajouter des contraintes aux automobilistes (crise Covid19), le Président de la République, E. Macron a choisi de ne pas donner suite à cette proposition.