Pour la première fois depuis presque 100 ans, le nombre de morts sur les routes de France (hors Outre-Mer) est inférieur à 3 200 (hors années COVID). Selon l’Observatoire National Interministériel de la Sécurité Routière (ONISR), la baisse du nombre de tués est de -3 % par rapport à 2022. La baisse de l’accidentalité constatée concerne également le nombre de blessés sur les routes. Des chiffres encourageants qui viennent valoriser d’autant plus le travail effectué par la sécurité routière en matière de prévention sur la route.
Mortalité sur les routes par type de véhicules
Concernant les véhicules à moteur, les chiffres montrent une baisse du nombre de morts de 3 % pour les voitures particulières (véhicules de tourisme) et de -2 % pour les deux-roues motorisés. Le nombre de blessés est resté stable sur la période pour ces deux types de véhicule. Du côté des autres usagers de la route, les cyclistes enregistrent une baisse de -8 % de la mortalité et de -5 % des blessés graves. Le nombre de piétons ayant trouvé la mort sur les routes est également en baisse de 10 % par rapport à 2022.
On remarque cependant une hausse de 7 % des blessés graves pour les usagers des Engins de Déplacements Personnel motorisés (trottinette, gyropode, gyroskate, etc.), ainsi qu’une hausse de la mortalité. Enfin, le nombre de décès est en hausse pour les jeunes (14-17 ans) et les séniors de plus de 75 ans par rapport à 2022.
Focus sur l’accidentalité en Outre-Mer
Quelques données concernant les territoires d’Outre-mer :
- 18 % de morts sur les routes d’Outre-mer,
- la mortalité routière des jeunes adultes de 18-34 ans est en baisse,
- la mortalité automobiliste, bien qu’en baisse, représente un tiers des tués sur les routes ultramarines.
À noter que les autorités ont relevé que dans la majorité des cas de mortalité, les équipements de sécurité n’étaient pas utilisés. Le port du casque pour les deux-roues motorisés et la ceinture restent des enjeux majeurs dans ces territoires.
Ce qu’il faut retenir de l’accidentalité sur les routes
Les usagers les plus vulnérables (EDPm, vélos, piétons) doivent rester vigilants lorsqu’ils se déplacent, notamment parce qu’en cas d’accidents, ils auront beaucoup plus de chances d’être gravement blessés, voire tués. Par exemple, dans le cas d’un accident corporel impliquant un piéton, on constate 8 % d’accidents mortels.
Le respect des règles de sécurité, mais aussi du code de la route, reste le meilleur moyen de réduire l’accidentalité sur les routes. À noter également que certaines études étrangères montrent une « sécurité par le nombre », qui réduirait le nombre d’accidents. Par exemple, aux Pays-Bas, il a été constaté que plus les cyclistes étaient présents sur un territoire, plus ils étaient visibles par les autres usagers. Le développement des infrastructures pour répondre au nombre d’usagers aide également à sécuriser les déplacements. Les usagers de la route qui se déplacent à pied ou avec un EDP au quotidien sont également plus conscients des situations à risques.
Si la majorité des données sont en faveur d’une baisse de la mortalité sur les routes, ce n’est pas le cas pour toutes les tranches d’âge. Chez les jeunes (14-17 ans), la mortalité est en hausse, bien souvent parce que les règles de sécurité ou le code de la route sont moins bien appliqués. L’association Prévention Routière alerte sur « un déficit d’actions de sensibilisation pendant les périodes de crise sanitaire auprès de cette population ». Ce constat inquiète notamment avec l’arrivée depuis janvier 2024 de l’autorisation de conduire seul à 17 ans.
Les chiffres présentés dans le rapport donnent un constat provisoire qui sera confirmé fin mai 2024 avec la publication des résultats officiels. Nous reviendrons sur le bilan une fois les chiffres définitifs communiqués.