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Conduite et médicaments : un mélange risqué

medicaments

Suite à une étude récente, l’efficacité des pictogrammes relatifs à la conduite sur les boites de médicaments est remise en cause. Une occasion de faire le point sur la conduite sous médicaments et la signification de ces fameux pictogrammes.

Conduire en prenant des médicaments

Conduire sous médicaments en France est une chose assez banale selon la Prévention Routière. Pourtant certains médicaments sont incompatibles avec la conduite au même titre que les drogues ou l’alcool. En 1er lieu, on pense aux somnifères, décontractants ou anti-dépresseurs, mais certains médicaments contre le rhume peuvent aussi contenir des molécules dangereuses. Si bien qu’on sait qu’aujourd’hui environ 10% des conducteurs victimes d’accidents de la route étaient sous l’emprise de médicaments.

Parce qu’ils provoquent somnolence, perturbation des sens ou excitation, certains médicaments présentent un véritable risque. Le code de la santé publique prévoit que le patient doit être informé par son médecin sur le traitement et ses conséquences. S’il y a litige, c’est le professionnel de santé qui devra apporter la preuve que l’information a bien été donnée. Retenez que quoiqu’il arrive vous êtes responsables si vous ne suivez pas l’avis médical.

Prévenir pour limiter les risques

Afin de limiter les risques d’accidents impliquant la prise de médicaments, l’Agence française de sécurité sanitaire des produits de santé (AFSSAPS) a élaboré en 2003 une classification en 3 niveaux de risques des médicaments pouvant altérer les capacités de conduite. Ainsi depuis 2007, on trouve un pictogramme allant du jaune au rouge pour alerter les conducteurs sur les risques qu’ils encourent en associant leurs traitements et la conduite.

pictogramme conduite medicament

Ces pictogrammes permettent d’évaluer la dangerosité de chaque médicament et de faire les bons choix. En plus des pictogrammes, plusieurs conseils sont répétés pour protéger les conducteurs.

Il est absolument nécessaire de lire la notice et ne jamais hésiter à interroger un professionnel en cas de doute.

Et surtout, ne jamais jouer avec les doses prescrites et proscrire tout mélange avec de l’alcool ou de la drogue.

A priori, ces avertissements auraient dû suffire mais il semble que cela demeure peu efficace.

L’étude qui alerte.

Des chercheurs de l’Université de Bordeaux ont en effet prouvé qu’à long terme la mise en place de ces pictogrammes n’a pas permis de diminuer le risque d’accidents mettant en cause la prise de médicaments.

Les chercheurs ont identifié les conducteurs impliqués dans des accidents dommageables entre 2005 er 2011. Ils ont ensuite analysé les données selon 4 périodes : avant la mise en place des picto, puis au moment de l’introduction et enfin sur 2 période après introduction.

Ils ont pu observer qu’avant la mise en place des picto, la prise d’anxiolytique augmentait la probabilité de responsabilité dans un accident de 42%. Cette augmentation de risque a disparu au moment de l’introduction des picto pour ensuite réapparaître à nouveau sur les 2 périodes qui ont suivi à hauteur de 19% puis 35%. Une tendance similaire a été constatée sur des médicaments de type hypnotiques.

« Nous n’avons pas vu de baisse durable du risque d’accident lié aux médicaments » ont conclu les chercheurs.

Les médicaments sont encore aujourd’hui directement responsables de 3% des accidents de la route. Si les chercheurs ne rejettent pas l’utilisation des pictogrammes, ils prouvent ici que ceux-ci ne sont pas suffisants et devraient impérativement être renforcés par des campagnes de sensibilisation fortes.

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