Près d’une dizaine d’années après l’installation du premier radar pédagogique, la question sur l’efficacité de ce dispositif fait encore débat. Le radar pédagogique n’expose pas les automobilistes aux sanctions comme les radars normaux ou les derniers radars doubles face mis en place ces derniers temps. Sa principale fonction est de l’informer sur sa vitesse afin qu’il la corrige en cas d’excès. Mais ces radars sont-ils vraiment efficaces quant à sensibiliser le conducteur sur son éventuelle vitesse excessive ?
Qu’est-ce qu’un radar pédagogique ?
Le radar pédagogique est le panneau de signalisation carré à affichage électronique, entouré de bandes réfléchissantes rouges et blanches, qui nous indique la vitesse à laquelle on roule lorsque le véhicule passe légèrement en amont du radar. Certains radars peuvent même afficher des messages de sécurité routière ou l’image d’un bonhomme (smiley) qui, en fonction de notre vitesse, sourit ou grimace.
Les plus sophistiqués vont jusqu’à indiquer les sanctions encourues (montant de l’amende, perte de points, etc.). Seulement, à la différence des radars classiques qui sont répressifs, les radars pédagogiques ne flashent pas et ne verbalisent pas. Ils sont là uniquement pour rappeler les automobilistes à l’ordre. Ils existent surtout à des fins dissuasives. Les radars pédagogiques sont le plus souvent installés en amont des radars classiques, à l’entrée des villes ou des villages, à proximité des lieux sensibles comme les écoles, ou dans les zones de danger qui ne sont pas encore équipées de radars fixes. Ils invitent les automobilistes à ralentir.
Les radars pédagogiques sont-ils efficaces ?
Les avis sur l’efficacité des radars pédagogiques divergent. Les maires de certaines communes déclarent être satisfaits de ce dispositif. C’est le cas par exemple du maire de Vanves, une municipalité des Hauts de Seine. D’après lui, l’installation des radars pédagogiques a permis de réduire les excès de vitesse sur les routes de sa commune. Ses rapports de statistiques révèlent entre autres que 95 % des conducteurs se conforment à la limitation de vitesse imposée, 4,5 % l’excèdent mais modifient leur conduite après le radar pédagogique, seul 0,5 % des automobilistes gardent une allure excessive. Différentes études présument également que la mise en place de radars pédagogiques pourrait entraîner une baisse de la vitesse allant de 2 km/h à 6 km/h. L’efficacité du système reste cependant limitée sur certains tronçons. Ce changement de comportement à l’égard de la vitesse est plus sensible sur les routes limitées à 50 km/h.
En revanche, les statistiques sur les recettes des radars de ces dernières années font état d’une hausse incessante, atteignant les 713 millions d’euros à la fin 2013 contre 700 millions en 2012 et 641 millions en 2011. Ceci s’explique par une hausse du parc de radars, mais surtout par une augmentation des infractions routières, notamment des excès de vitesse, de 15 % rien que sur l’année 2013. Face à ce constat, l’efficacité des radars pédagogiques est une fois de plus remise en question.