Une nouvelle génération de radars fait son apparition pour renforcer la sécurité routière en France, celle des radars furtifs. Comment fonctionnent-ils ? Quels sont les règlements appliqués ? Combien y en a-t-il ? Dans quelles voitures sont-ils embarqués ? Peut-on les identifier et qu’en est-il de leur efficacité ?
Mode de fonctionnement des radars furtifs
Les radars furtifs sont des radars mobiles très discrets puisqu’ils sont embarqués dans des voitures de police banalisées. Ils peuvent ainsi verbaliser sans que les conducteurs puissent déjouer leur présence. Pour être plus efficaces, ces radars sont dissimulés dans la plaque d’immatriculation du véhicule banalisé.
Rapides et précis, ces radars peuvent en moyenne flasher autour de 15 fois en une journée et relever plus de 30 infractions. Grâce à une nouvelle fonctionnalité disponible sur certains véhicules, ils sont aussi en mesure de contrôler les voitures qu’ils croisent, et ce, jusqu’à 4 voies !À noter que la marge de tolérance de ces radars est de 10 km/h pour les vitesses moyennes autorisées au-dessous de 100 km/h et de 10 % pour les vitesses moyennes autorisées au-dessus de 100 km/h.
Quels sont les règlements appliqués ?
Les voitures qui embarquent les radars furtifs sont conduites par des policiers ou des gendarmes en uniforme. Les règlements concernant les amandes et les sanctions sont les mêmes que pour les infractions relevées par les autres types de radars, aucune personnalisation n’est encore établie.
Les voitures sont flashées en toute discrétion. Le nombre de points retirés et le montant de l’amande sont alors communiqués au conducteur trop pressé, par courrier. Il est possible de réclamer la photo prise au moment de l’infraction.
La répartition des radars furtifs en France
Les radars furtifs sont déjà en service dans une vingtaine de départements à savoir : Alpes-Maritimes, Ain, Aisne, Bouches-du-Rhône, Calvados, Côtes-d’Armor, Essonne, Eure-et-Loir, Gard, Gironde, Haute-Garonne, Ille-et-Vilaine,Indre-et-Loire, Loire-Atlantique,Loir-et-Cher, Loiret, Moselle, Nord,Paris,Pyrénées-Orientales, Rhône, Seine-Maritime, Seine-et-Marne, Seine-Saint-Denis, Somme, Vaucluse, Yvelines, Hauts-de-Seine, Val-d’Oise, Vendée.
Parmi les modèles des véhicules banalisés équipés de ces radars figurent principalement la Renault Mégane et la Peugeot 208. Malgré un effort de dissimulation pour permettre à ce dispositif de se fondre dans la circulation, les automobilistes ont déjà appris à les reconnaître. En effet, ils ne sont pas nombreux à être actifs dans un même département.
Les voitures équipées de radars furtifs sont difficiles à localiser, car elles sont mobiles. La seule façon de les reconnaître est d’être vigilant sur leur conducteur et de noter les plaques d’immatriculation, le modèle et la couleur des voitures en service dans sa zone de circulation. En termes d’implantation, l’objectif fixé par l’Etat est de déployer 300 véhicules avec radars furtifs d’ici 2015.
Quels apports en matière de sécurité routière ?
L’objectif des radars furtifs est de sanctionner les conducteurs qui roulent trop vite. En effet, avec une marge technique de 10 km/h et de 10 % (le double des autres modèles de radars), ils ne verbalisent que ceux qui roulent largement au-dessus de la vitesse autorisée.
Certaines polémiques se soulèvent déjà concernant l’efficacité de ce nouveau dispositif. En effet, la marge technique est assez élevée, ce qui permet à de nombreux véhicules en infraction de ne pas être repérés. La prise de vue se fait également par l’arrière, ce qui ne pénalise que le propriétaire et non le conducteur, qui ne sera pas identifié. Selon l’article 121-3 du Code de la route, une contestation pour défaut d’identification du conducteur offre la possibilité de ne pas perdre des points et de s’acquitter seulement de l’amende, car la responsabilité sera endossée par le titulaire de la carte grise.
En tout cas, le taux de mortalité routière a baissé de façon notable en France et ces radars furtifs ont contribué, en seulement six mois de service, à relever plus de 50 000 avis de contravention, à raison de 36 infractions moyennes par jour pour chaque radar.