Lors d’une chute à moto, le premier réflexe est de se rattraper avec les mains pour tenter d’amortir le choc. Or, même à faible vitesse, sans protections aux mains, les risques de blessure sont élevés, du simple traumatisme à la petite fracture, jusqu’aux handicaps permanents (amputation ou paralysie).
Selon une étude de la Sécurité routière, avec des gants épais, le facteur de protection s’élève à 87 % pour les cyclomotoristes.
D’autre part, même s’il ne s’agit pas de gants chauffants, les gants protègent les mains du froid ou de l’humidité, offrant au motard une préhension optimale du guidon et des freins. La loi française a donc inclus récemment les gants homologués dans l’équipement motard obligatoire. Dès le passage du permis moto, les gants, comme le casque, font partie des équipements à moto obligatoires.
Que dit le décret rendant obligatoire le port de gants à deux-roues ?
Depuis le 20 novembre 2016, le non-port de gants certifiés CE représente une infraction de troisième classe. Le décret s’applique à tout cyclomoteur : moto, scooter, scooter trois-roues, motocyclette de moins de 50cm3, quadricycle ou quad.
L’article R. 431-1-2 du code de la route est explicite : « En circulation, tout conducteur ou passager d’une motocyclette, d’un tricycle à moteur, d’un quadricycle à moteur ou d’un cyclomoteur doit porter des gants moto conformes à la réglementation relative aux équipements de protection individuelle. »
Cette directive européenne qui régente les EPI est répertoriée selon le numéro 89/686/CEE. Pour s’assurer qu’un gant a été déclaré conforme aux exigences essentielles de sécurité de la directive sur les EPI, il faut vérifier qu’il porte bien une étiquette CE mentionnant la référence 89/686/CEE.
Que risque-t-on à rouler sans gants ou avec des gants non-homologués ?
Le non-port de gants moto certifiés CE est passible d’une contravention de troisième classe, qui est sanctionnée par une amende forfaitaire de 68 €, soit le prix moyen d’une paire de gants homologués. Ce procès-verbal s’applique de la même manière pour le motard que le passager éventuel. Le pilote se voit en plus retirer un point sur le permis de conduire.
Cette obligation de porter des gants moto homologués s’ajoute aux obligations déjà existantes d’équipement moto.
Par exemple, le port d’un casque moto homologué, est obligatoire depuis 1973. Un motard qui circulerait sans casque intégral ou jet pourra être verbalisé par une contravention de 4ème classe et d’un retrait de 3 points pour le conducteur.
Depuis 2016, le port du gilet jaune est obligatoire en cas d’immobilisation sur la voie publique seulement.
Le port des vêtements moto de protection et sécurité comme le blouson cuir ou veste moto kevlar, le pantalon, la combinaison de cuir renforcée (genouillères, coudières), dorsale ou gilet airbag, les bottes et chaussures montantes n’est pas obligatoire, mais reste fortement conseillé.
Comprendre s’y retrouver parmi les différentes étiquettes de gants
La certification semble simple sur le papier, mais une fois dans les rayons, le motard peut s’y perdre à choisir ses gants.
Pour résumer, il s’agit de gants estampillés par la marque CE (Communauté Européenne), qui sont donc conformes à la réglementation relative aux équipements de protection individuelle (EPI).
Cette homologation assure que les gants moto sont capables de couvrir intégralement les mains et les poignets, sans réduire la capacité de conduite, et qu’ils sont renforcés aux articulations ainsi qu’à la paume de la main.
Ces gants sont aussi pourvus d’une patte de serrage assurant leur maintien en cas de glissade.
Enfin, ils sont garantis être adaptés à la taille des mains. L’étanchéité en cas d’humidité est également assurée.
Les gants certifiés sont déclinés selon les matières, cuir et textile étanche et respirant, avec ou sans doublure thermique, mais aussi toutes saisons ou gants hiver, gants homme ou gants femme, etc.
Mais, tous les modèles certifiés ne se valent pas puisqu’il existe plusieurs niveaux de normes européennes et donc plusieurs étiquettes !
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La marque CE
L’étiquette indiquant simplement « CE » assure la conformité aux exigences essentielles de sécurité de la directive EPI. Mais le fabricant n’a pas demandé à les faire certifier selon la norme EN 13594. Le pictogramme représentant un motard est donc absent.
Ces gants peuvent être utilisés sans risque de contravention, mais en cas de nouvel achat, il vaudra mieux opter pour un modèle avec l’une des trois dernières étiquettes décryptées ci-dessous.
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La marque CE + pictogramme
Les gants ont bien été certifiés et répondent de la norme en vigueur EN 13594:2015. Les gants récents ne doivent plus comporter cette étiquette, mais ils peuvent encore être portés sans risque de contravention.
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La marque CE + pictogramme + 1
Ce gant de la norme EN 13594:2015 a passé avec succès les tests, mais il s’agit d’un produit de 1er niveau. Les renforts supérieurs, facultatifs pour la norme, sont ici absents.
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La marque CE + pictogramme + 1 KP
L’abréviation « knuckle protection » indique que les gants sont en plus dotés d’une coque de protection des articulations.
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La marque CE + pictogramme + 2 KP
Il s’agit d’un niveau 2, de protection supérieure. Lors du test d’abrasion, il résiste pendant huit secondes par exemple ; la résistance des coutures est supérieure.