Entre 2014 et 2015, les réformes en faveur d’un permis de conduire plus accessible et transparent se sont succédées. L’objectif de la réforme du permis était de réduire les délais entre deux passages et le coût du permis de conduire. Retours sur les mesures mises en place et leurs résultats actuels.
Délai d’attente pour le passage du permis et de l’ETG
L’une des principales attentes de la réforme concernait les délais d’attentes entre deux présentations à l’examen de conduite, des délais d’attente souvent enrichis d’heures de conduite supplémentaires. Ainsi, afin de réduire les délais pour le passage du permis entre deux inscriptions, le Gouvernement avait mis en place 4 mesures phares.
Mesures concernant le code
En mobilisant les agents publics notamment les réservistes de la police et de la gendarmerie, le Gouvernement a ainsi pu ouvrir 25 000 places supplémentaires pour l’examen du code. S’ajoute à cette mesure, l’externalisation de l’épreuve à 5 opérateurs agréés (dont La Poste) qui ont alors pu proposer de nouvelles places d’examen chaque année depuis 2016, grâce à l’ouverture de plus de 1 590 centres privés d’examen.
Mesures concernant l’épreuve pratique
Grâce au recrutement de nouveaux inspecteurs sur les années 2015, 2016 et 2017, ainsi que la réduction du temps de l’épreuve, la réforme a permis d’ouvrir 110 000 places d’examens supplémentaires pour l’épreuve pratique.
Résultats de la réforme du permis
Au final, le délai d’attente entre un premier échec au permis et l’obtention d’une nouvelle date a significativement baissé passant de 93 jours en moyenne à 63 jours en moyenne. Une économie de 150 à 300 € pour les candidats en attente de dates.
L’objectif fixé par le Gouvernement de 45 jours est encore loin d’être atteint, mais semble aussi être impacté, non pas par le manque de places, mais par les candidats eux-mêmes.
En effet, les candidats subissant un échec ne seraient pas forcément pressés de représenter l’examen et demandent de leur propre chef un délai plus long entre deux dates. Peur de l’échec, capacité financière ou contraintes d’agenda, telles sont aujourd’hui les freins à la réduction du délai d’attente pour le second passage.
Pour ce qui est de l’épreuve théorique, prêt de 4 706 381 candidats ont passé l’ETG auprès des organismes agréés depuis l’externalisation, bien plus que par les centres d’état.
Réduire le coût du permis avec la réforme du permis
Deuxième objectif de la réforme et non des moindres : réduire le coût du permis de conduire pour les candidats. Plusieurs mesures là encore pour permettre au plus grand nombre de passer le permis de conduire dans de bonnes conditions.
Extension du Permis à 1€ par jour et suppression des frais d’épreuves
Depuis juillet 2016, les conditions d’accès au « permis à 1€ par jour » ont été étendues. Le prêt est maintenant accessible aux candidats ayant connu un premier échec et propose également un prêt complémentaire en cas d’échec.
L’article L. 213-2 du Code de la Route, stipule maintenant que l’inscription à l’épreuve du permis de conduite ne peut donner lieu à aucun frais. Seul l’accompagnement physique du candidat peut être facturé, le candidat peut refuser cet accompagnement.
Passer le permis via le CPF
Depuis 2017, la loi Égalité et Citoyenneté permet d’utiliser le compte personnel de formation pour financer tout ou une partie du Permis B. Il est alors possible de financer les leçons ou le code avec les heures de formations inscrites au CPF.
Promotion de la conduite accompagnée
Les chiffres sont assez clairs, la conduite accompagnée revient en moyenne 500 € moins chère que le passage en conduite classique. Avec un taux de réussite de 74 %, contre 55 % en format traditionnel, la conduite accompagnée permettrait d’améliorer grandement la facture du permis B.
Les mesures gouvernementales ont alors incité les auto-écoles a proposé la conduite accompagnée de manière systématique. Promotion de la conduite accompagnée dans les lycées et lors de la JDC et ouverture de cette formation dès l’âge de 15 ans (16 auparavant). De même, les candidats ayant opté pour ce format de conduite pourront passé le permis à partir de 17 ans et demi afin de commencer à conduire dès l’atteinte de leur majorité.
En 2018, la filière de l’ACC représentait seulement 19.6 % des examinés au permis B, en hausse, mais toujours faible par rapport à l’attente des institutions.
Au final, les différentes mesures mises en place par le Gouvernement semble avoir portées leurs fruits. Les différentes mesures ont nettement amélioré les conditions d’accès au permis que ce soit en terme de coût ou de temps. Le permis reste encore un luxe pour certain, mais les mesures prises par l’État permettent tout de même de le rendre plus accessible à tous. Aujourd’hui en France, obtenir le papier rose (la carte rose) est un véritable sésame pour la recherche d’emploi et la mobilité.
Le Président de la République, Emmanuel Macron, avait annoncé une baisse drastique du coût du permis de conduire. De nouvelles mesures telles que l’apprentissage du Code de la Route à l’école et le passage de l’examen durant le service national universel.