Alors que les chiffres de l’été étaient catastrophiques, le gouvernement se félicite de voir la mortalité baisser sur les routes de 17% sur le mois de Septembre. Ce phénomène peut partiellement s’expliquer par la rentrée et le fait que le nombre de français circulant sur les routes est repassé à la « normale ». Bien que ces chiffres soient encourageants, le gouvernement et la société civile ne baisse pas leurs gardes face aux questions de sécurité routière…
22 mesures gouvernementales suite à la réunion interministérielle du 2 Octobre.
C’est en scandant à nouveau l’objectif à l’horizon 2020 de « réduire de moitié la mortalité routière » que le 1er Ministre Manuel Valls a annoncé les 22 mesures décidées lors de la réunion interministérielle du 2 Octobre dernier.
Malgré l’effet d’annonce, aucune mesure phare ne se distingue véritablement de cette nouvelle série mais il s’agit plutôt encore une fois d’un catalogue de mesures répressives cherchant à limiter tel ou tel comportement.
Ainsi, le chef de gouvernement a avant tout annoncé l’intensification des contrôles radars avec une augmentation du parc de radars automatiques. L’État prévoit par ailleurs la multiplication des radars embarqués ainsi que la mise en œuvre de radars nouvelle génération, à l’instar des radars double sens, avec prochainement des machines capables de détecter d’autres formes d’infractions comme l’interdiction de demi-tour, par exemple.
Le gouvernement prévoit par ailleurs des systèmes de leurre pour annoncer des radars là où il n’y en a pas afin de forcer la vigilance des conducteurs.
Plusieurs mesures intéresseront aussi les motards qui représentent environ ¼ des morts sur les routes. Les mesures prévoient notamment le port de gants homologués, un contrôle technique obligatoire à la revente, ainsi qu’une utilisation progressive des motos plus puissantes. C’est-à-dire qu’ils prévoient d’obliger de passer 7 heures de cours en moto-école avant de pouvoir conduire un 2-roues de plus de 56 chevaux.
Enfin, le comité a prévu aussi d’appliquer un principe d’égalité de tous devant la loi avec l’obligation notamment pour les employeurs de communiquer l’identité des conducteurs qui feraient l’objet de contraventions avec une voiture de la société. Il prévoit aussi, dans cette perspective, de durcir la répression des contrevenants étrangers qui souvent échappent aux contraventions.
Parmi les mesures anecdotiques mais originales, Manuel Valls a annoncé l’utilisation de drones pour repérer les conduites à risques sur nos routes !
Mais même si le gouvernement prévoit un nouveau comité l’année prochaine pour faire un point sur ces mesures, beaucoup d’associations d’automobilistes dénoncent déjà un empilement des mesures répressives sans véritable stratégie à long terme capable de faire changer les mentalités. D’autres, comme la Prévention Routière, dans un communiqué récent, se félicitent de ces mesures qui leur paraissaient indispensables mais regrettent également le déséquilibre entre politique répressive et politique préventive, pourtant nécessaire à la modification à long terme des comportements.
Des campagnes chocs pour sensibiliser
Parallèlement à ces mesures, 2 campagnes de prévention se sont succédé ce mois en faisant parler d’elles tant elles misent sur le vécu pour toucher les gens.
La 1ère a été lancée par la Sécurité Routière. Elle s’adresse directement aux jeunes avec la photo en noir et blanc d’un jeune sportif qui pose nu et le même homme quelques années plus tard dans un fauteuil roulant, tétraplégique suite à un accident de voiture. Cette campagne relate la véritable histoire de Rodolphe Barry, victime d’un accident de la route lié à l’alcool, et espère dissuader les jeunes conducteurs de prendre le volant après avoir consommé de l’alcool.
En savoir plus : http://www.routeplussure.fr/rodolphe/
La seconde campagne qui a fait sensation ces derniers jours c’est un court métrage de Luc Besson, centré, cette fois, autour de la protection des enfants. Save Kids Lives rappelle que chaque jour 500 écoliers sont victimes de la route. Visible en 10 langues, le film appuie son propos en diffusant à la fin des images de situations réelles issues de caméra de surveillance et qui nous rappellent que le danger est partout.
Un film qui fait appel à la vigilance de tous pour préserver la vie de chaque enfant.