Le Code de la Route a une définition très précise du piéton : l’usager des voies de circulation publique qui se déplace à pied. Par extension, le Code de la Route assimile aux piétons : les handicapés en fauteuil roulant, les personnes qui poussent une poussette, un fauteuil, les personnes qui poussent un 2-roues, les personnes circulant avec un véhicule de petite dimension : rollers, skate, trottinette… Tous ces usagers circulent sur un espace partagé, le trottoir et sont amenés à traverser des routes empruntées par des véhicules à moteur. Le piéton est au cœur des actions de sensibilisation à la sécurité routière au même titre qu’un conducteur de véhicule.
Droits et Devoirs du Piéton
En tant qu’usager des voies de circulation publiques, le piéton est soumis aux règles du Code de la Route. Ce qu’il faut retenir :
- Un véhicule est dans l’obligation de céder le passage à un piéton dès lors que celui-ci est régulièrement engagé sur la chaussée.
- Toutefois, l’article R 412-6 indique que le conducteur doit à tout moment adopter un comportement prudent et respectueux envers les autres usagers et notamment une prudence accrue envers les plus vulnérables.
Mais la circulation du piéton est aussi sujet à réglementation
L’article R 412-34 indique ainsi que le piéton doit en ville comme à la campagne emprunter les trottoirs et accotements lorsqu’ils existent pour circuler. S’il n’y en a pas ou qu’ils ne sont pas praticables, le piéton peut circuler sur la chaussée à proximité du bord de celle-ci.
A noter que hors agglomération, le piéton a pour obligation de circuler près du bord gauche de la chaussée sauf circonstances qui l’en empêcheraient.
L’article R 412-37 énonce que le piéton doit utiliser un passage piéton pour traverser s’il y en a un à moins de 50m. S’il n’existe pas de passage piéton, il doit traverser selon un axe perpendiculaire à la chaussée. Aux intersections où il n’y aurait pas de passage piéton, il doit traverser dans le prolongement du trottoir ou accotement, la traversée en diagonale est interdite. Tout piéton doit traverser une fois qu’il s’est assuré de pouvoir le faire sans risque, en fonction de la visibilité, de la distance et de la vitesse des véhicules, toujours selon l’article R 412-37. Enfin si la circulation est régulée par un feu de signalisation équipé d’un feu piéton, le piéton ne doit s’engager que si son feu est vert.
En contrevenant à ces dispositions, le piéton encourt une amende forfaitaire de 4€.
A noter que depuis 2010, à partir du moment où le piéton manifeste de manière claire son engagement sur la chaussée pour traverser, le véhicule doit lui céder le passage et s’arrêter si besoin. Le piéton est donc prioritaire dans la plupart des situations. Il n’en reste pas moins que le piéton qui respecte le code de la route s’expose à un risque d’accident fortement diminué.
Les groupes de piétons ont les mêmes obligations et doivent circuler en file indienne s’ils circulent sur une route sans trottoir ou accotement. Les groupes organisés qui marchent à 2 de front (militaires, randonneurs, groupes d’enfants…) doivent quant à eux circuler sur le bord droit de la chaussée. Ils ne doivent pas s’étendre sur plus de 20m. Si le groupe est trop grand, il faut le scinder et chaque groupe doit circuler à 50m de distance l’un de l’autre au moins.
Chiffres des accidents piétons
15% des victimes de la route en 2012 étaient des piétons : 489 sont décédées et 11 247 ont été blessées. Les 2 groupes les plus exposés sont les enfants et les seniors. 1 piéton sur 2 décédés sur la route était âgé de 75 ans ou plus et 1 piéton sur 4 blessés sur la route avait moins de 15 ans. 2/3 des accidents ont eu lieu en ville. Ce sont plutôt les mois d’hiver qui sont les plus dangereux, car la visibilité est réduite.
C’est pourquoi, il est indispensable de commencer une éducation très tôt et de mener des actions pédagogiques régulières à destination des différentes cibles. En outre, plus le piéton se rendra visible, plus il s’assurera d’être protégé.
Responsabilité et indemnisation
Depuis 2010, la loi prévoit donc que le piéton est prioritaire à partir du moment où il est engagé sur la chaussée.
L’indemnisation en cas d’accident est prévue par la loi du 5 juillet 1985, loi Badinter. Elle prévoyait déjà l’indemnisation automatique du dommage corporel subit par un piéton, quelle que soit sa responsabilité. Ce principe ne peut pas être remis en cause sauf si le piéton commet une faute inexcusable.