Début 2015 les chiffres de la Sécurité Routière tombaient : le nombre de morts sur les routes a augmenté de 5 %, une première en 12 ans. Le Ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve s’est alors exprimé en pointant du doigt une mauvaise habitude de plus en plus fréquente chez les automobilistes, les SMS au volant.
Même si la conduite avec un téléphone à la main est interdite par la loi, encore 61 % des français de moins de 35 ans avouent lire leurs SMS alors qu’ils sont en train de conduire (étude TNS-Sofres pour la Sécurité Routière). Le portable reste pourtant la 4ème cause de mortalité sur les routes. Mais alors comment expliquer ce phénomène du « texting au volant » ?
Qu’est ce qui nous pousse à envoyer des sms au volant ?
Lorsqu’on interroge les automobilistes sur les raisons de cette pratique deux explications ressortent. La première est l’ennui. Nombreux sont ceux qui, coincés dans les embouteillages ou dans des zones à vitesse limitée, ne résistent pas à un peu de distraction. La seconde raison évoquée est que même dans des conditions où le conducteur est parfaitement concentré sur sa conduite, le « bip » d’alerte SMS perturbe sa concentration et éveille sa curiosité. Dans tous les cas l’attention se détourne de la route.
Une pratique dangereuse.
L’envoi de SMS constitue un véritable danger car l’automobiliste n’est plus focalisé sur sa conduite et son temps de réaction est plus lent. Le texting engendre ainsi quatre types de distraction en voiture :
- Distraction visuelle : le conducteur regarde son smartphone au lieu de la route. En moyenne le regard se détourne cinq secondes, ce qui représente une distance de plus de 100 mètres parcourue ;
- Distraction auditive : le bip d’alerte a tendance a détourné l’attention de la route ;
- Distraction physique : l’automobiliste se retrouve dans une situation où il doit en même temps écrire sur son téléphone et gérer son véhicule ;
- Distraction cognitive : le cerveau doit coordonner deux taches simultanément, l’attention et la concentration sont donc divisées.
Les SMS au volant apparaissent donc comme une des habitudes les plus dangereuses. La Virginia Tech Transportation Institute estime même qu’envoyer des messages en conduisant multiplie le risque d’accident par 23.
Que dit la loi ?
Depuis 2003 l’utilisation du portable est reconnue par la loi comme un comportement susceptible de perturber l’attention lors de la conduite. Le simple fait de le tenir à la main est pénalisable. L’automobiliste doit avoir les deux mains sur le volant et le regard sur la route. Si ce n’est pas le cas, la sanction encourue est un retrait de 3 points et une amende forfaitaire de 135 €.
De plus, en cas d’accident l’assureur peut refuser une indemnisation s’il est prouvé que le conducteur n’était pas en pleine capacité de maitriser son véhicule.
Il existe cependant une zone de floue concernant le texting au volant. L’utilisation de la commande vocale pour dicter un SMS n’est pas strictement interdite, tout comme le kit main libre. L’automobiliste n’a en effet pas besoin de manipuler le téléphone directement. Cependant une étude réalisée dans l’Utah a révélé que la distraction engendrée par l’utilisation des SMS même via une commande vocale été plus importante que celle de la radio ou d’une conversation avec un passager. La question de l’attention et de la concentration subsiste donc toujours au cœur du problème.
La meilleure solution reste finalement d’éviter de lire ses SMS lorsqu’on conduit. Si toutefois la tentation est trop forte, la Sécurité Routière a récemment lancé l’application « Mode conduite ». Elle permet de désactiver les fonctionnalités d’appel/SMS et envoie un message automatique prévenant que la personne est en train de conduire.
Pour télécharger cette application : https://play.google.com/store/apps/details?id=com.securiteroutiere.GrandsBlesses&xts=124105&xtor=EPR-59-[emailing_sr_72]-[20150219]-[actu3]&xtdt=23858618