Comment choisir sa moto lorsque l’on est jeune permis ?

Vous venez de passer le permis A2 et vous cherchez à acheter une moto ? Depuis le système de nouveau permis, la législation française limite la puissance des deux-roues pour un jeune permis. Pour bien choisir sa première moto, plusieurs critères sont à prendre en compte.

La moto du jeune permis ne devra pas dépasser 47,5 ch

Pour rappel, depuis la réforme du 2 juin 2016, le permis A2 s’adresse à tous les conducteurs de motocyclettes, dès l’âge de 18 ans. Ce permis permet de conduire une moto ou un scooter qui réponde aux règles suivantes :

  • La puissance maximale n’excède pas 35 kilowatts ou 47,5 chevaux.
  • Le rapport puissance/poids n’excède pas 0,2 kw par kilogramme. En somme, le deux-roues ne doit pas peser plus de 175 kg pour une puissance de 35 kw.
  • Il n’y a pas de limite de cylindrée à partir du moment que les points précédents sont respectés.
  • La puissance ne peut pas résulter du bridage d’un véhicule développant plus de 70kw (95ch).

Pour piloter une plus grosse cylindrée, supérieure à 125cm3 et qui ne respecte pas les critères précédents, il faudra obtenir le permis A. Pour cela, le candidat doit être âgé de plus de 20 ans, être titulaire de la catégorie A2 depuis au moins deux ans et doit avoir suivi la formation permis de 7 heures dispensée par une moto école.

À la fin de la formation pratique et théorique, le formateur remet une attestation de suivi. Il n’y a pas d’examen à passer. C’est l’école de conduite qui s’occupe ensuite de la demande de permis de conduire A.

La moto du jeune conducteur devra être acceptée par l’assurance

Pour circuler sur la voie publique en France, il est obligatoire d’être assuré. L’assurance responsabilité civile est le minimum requis par la loi. Cette formule au tiers couvre les dommages matériels et physiques que votre deux-roues pourrait causer à autrui en cas d’accident responsable.

Mais vous ne serez pas indemnisé des dommages matériels subis par votre deux-roues si vous êtes victime d’un sinistre responsable. Par sécurité, mieux vaut opter pour des garanties optionnelles, voire l’assurance tous risques, l’option la plus complète.

Mais l’assurance moto coûte chère pour un jeune permis. Les assureurs considèrent que les titulaires du permis A2 sont moins expérimentés et donc plus « à risques » que les détenteurs d’un permis moto A. Aussi, le profil du motard est pris en compte.

La prime d’assurance moto est calculée en fonction de plusieurs critères dont le rapport bonus-malus du conducteur. Sachez que ce rapport est conservé même lorsqu’il y a changement de véhicule ou transfert de compagnie d’assurance. Ainsi, si vous avez reçu un malus en voiture, vous devrez souscrire un contrat plus onéreux. Utilisez un comparateur et demandez un devis assurances moto en ligne.

Enfin, toutes les motos ne sont pas assurées de la même manière. Ce critère est à connaître avant de jeter son dévolu sur un bolide. Les véhicules qui ont tendance à être particulièrement volés par exemple seront plus coûteux à assurer.

Si vous avez un budget serré, privilégiez alors une moto d’occasion, qui ne coûtera pas si cher en assurance, quitte à choisir un deux-roues plus puissant après deux ans, après obtention du permis A.

Le choix du type de deux-roues pour un jeune permis

En général, les motards changent de deux-roues après les deux ans en permis A2. Dans tous les cas, il faudra opter pour une moto qui développe au maximum 35 kW. Vous avez cependant l’option d’investir dans une moto bridée à 35 kW, quitte à la débrider plus tard.

  • La roadster

Idéales pour les débutants, les roadsters sont des motos polyvalentes, utilisées pour la route et les trajets urbains du quotidien. La Yamaha MT07, la moto la plus vendue en 2018, est aussi la plus répandue en auto-école. Légère et maniable, elle devra être achetée bridée à 47,5 chevaux. Dans la même veine, la Kawasaki Z650 (bridée) ou encore la Honda CB500F ou la KTM 390 Duke sont parfaitement adaptées pour les permis A2.

  • La moto sportive

Issue des motos de course, les sportives jouissent d’un bel aérodynamisme. Avec une selle haute, à hauteur de guidon, elle impose la position de grenouille au pilote. Elle est assez nerveuse : attention aux excès de vitesse. Les modèles privilégiés sont la Honda CBR 500 R, la Kawasaki Ninja 400 qui offre une bonne tenue de route, la KTM RC 390, la Yamaha YZF-R3 ou encore la Suzuki GSX-250 R.

  • Le trail routier

Les motos trails sont conçues tant pour circuler en ville, sur route que sur chemin. Elles sont légères, maniables, dotées de fortes suspensions et de pneus pouvant s’adapter à de nombreux terrains. Certains modèles sont plutôt préconisés pour les balades, comme la Kawasaki Versys 650 ou la V-Strom 650.

  • La custom

Pouvant être confondue avec la « néo-rétro », la custom la plus emblématique est la Harley Davidson. Les modèles bridés conviennent parfaitement aux jeunes permis. On retrouve également la Ducati scrambler 400, la Kawasaki W800 (mise en circulation entre 2011 et 2016) ou la Kawasaki Vulcan classic (2013-2016). Ces motos sont appréciées pour leur couple et leur hauteur de selle très basse. Cependant, leur poids conséquent malgré la quasi-absence de carénage et leur confort n’en font pas des motos recommandées pour tous les jeunes conducteurs.

Récupérer des points sur un permis probatoire

Récupérer des points sur un permis probatoire, c’est possible !

Depuis le mois de mars 2004, les nouveaux conducteurs dispose uniquement de 6 points sur 12 sur leur permis fraîchement obtenu. Au bout de trois ans sans infraction, le permis passe à 12 points. Seulement, tous les nouveaux conducteurs ne sont pas toujours très prudents et certains perdent rapidement leur capital de points. Des stages permettent alors de récupérer ces points perdus à condition qu’il vous reste au moins un point sur votre permis.

 

Le système du permis probatoire

Après la première année d’obtention du permis probatoire, 2 points sont ajoutés à condition de ne pas avoir commis la moindre infraction ayant causé une perte de points. Une deuxième année sans infraction permet d’obtenir 2 points supplémentaires. Et au bout des trois ans de la période probatoire, le nombre de points devrait alors passer à 12 pour un conducteur prudent. Pour les conducteurs ayant suivi un apprentissage anticipé en conduite accompagnée, la période de probation est plus rapide et ne dure que deux ans avec trois points à la clé pour chaque année sans infraction.

Jeune conducteur

La perte d’un ou de deux points sur le permis probatoire

Pour un ou deux points perdus sur votre permis probatoire, il est conseillé de suivre un stage de sensibilisation à la sécurité routière même si ce n’est pas une mesure obligatoire. Il faut savoir que si un seul point est retiré de votre permis probatoire, vous pourrez le récupérer automatiquement dès lors qu’aucune autre infraction n’est commise durant les 6 mois qui suivent le retrait. Néanmoins, le stage vous permettra alors de rouler l’esprit tranquille.

 

La perte de 3 à 5 points sur le permis probatoire

Dans le cas où vous avez perdu trois à cinq points durant la période de probation, une lettre recommandée vous sera envoyée pour vous indiquer le retrait des points. Vous êtes alors tenu par la loi de suivre un stage de sensibilisation pour revenir à 6 points dans un délai de 4 mois après réception de la lettre. Le non respect de cette règlementation peut entraîner une amende ou même l’annulation de votre permis de conduire pour trois ans.

Permis de conduire probatoire à points

La perte de 6 points dès la première année de probation

Enfin, dans le cas où vous perdez directement vos 6 points dès la première année, votre permis probatoire est tout simplement invalidé et vous devrez attendre 6 mois au moins avant de devoir repasser les examens de code et de conduite. Passer par un stage de récupération de points n’est alors plus possible dans cette situation.

Jeunes conducteurs : zéro tolérance pour l’alcool

La conduite sous influence de l’alcool constitue l’un des facteurs majeurs d’accidents de la route. Les jeunes conducteurs en sont les principales victimes, ce qui pose la question de la tolérance zéro à l’alcool pour cette catégorie d’automobilistes. Encore une polémique lancée par Chantal PERRICHON qui pense qu’aujourd’hui, les autorités ont déjà du mal à contrôler une alcoolémie à 0,5g. Comment contrôler le 0 !

 

État des lieux

La législation française ne distingue pas les jeunes conducteurs des autres profils en ce qui concerne le taux limite d’alcool au volant. Pour rappel, celui-ci est fixé à 0,5 g d’alcool par litre de sang ou 0,25 mg d’alcool par litre d’air expiré. Bien qu’ils ne représentent que 9 % de la population française, les jeunes de 18 à 24 ans sont les principales victimes d’accidents de la route, des accidents qui sont parfois mortels.

Quelques pays européens comme la Roumanie, la Slovaquie ou la Hongrie ont déjà opté pour la tolérance zéro en alcool pour l’ensemble des conducteurs tandis que nos voisins helvètes ont interdit depuis le 1er janvier 2014 l’alcool aux détenteurs de permis de conduire à l’essai ou de permis d’élève conducteur. Cette mesure radicale fait son chemin en France malgré que cette idée attise encore le débat et est loin de faire l’unanimité auprès des automobilistes.

Interdire l’alcool aux jeunes conducteurs : la meilleure solution ?

Déjà évoquée en décembre 2012, la tolérance zéro en alcool pour les conducteurs entre 18 et 24 ans divise les protagonistes. D’un côté, les défenseurs de ce concept comme Marie-Rose Le Guern, coprésidente de l’association d’aide aux victimes de la route Mélodie, estiment que cette mesure permettrait de sauver des milliers de vies chaque année et d’éviter des drames dans de nombreuses familles. D’autre part, si les jeunes conducteurs se conduisent mieux, ils peuvent devenir un exemple pour leurs ainés, ce qui entrainerait la réduction des accidents pour toutes les tranches d’âge.

Alcool et jeunes conducteurs

Dans le camp adverse, des arguments solides sont aussi lancés. Ainsi, Chantal Perrichon, présidente de la Ligue contre la violence routière, et Pierre Chasseray, délégué général de l’association 40 Millions d’automobilistes, penchent pour une meilleure application des lois actuelles et l’accentuation de la fréquence des contrôles d’alcoolémie qui est d’une fois tous les cinq ans aujourd’hui. Par ailleurs, ils misent sur une campagne de prévention plus efficace et qui se passe aux alentours des lieux de fête. D’ailleurs, la récente campagne « Avant de mourir, je veux » met en avant le rôle primordial de « Sam », le « capitaine de soirée » qui ne boit pas afin de reconduire les autres à bon port. Dans tous les cas, l’adage « mieux vaut prévenir que guérir » reste tout à fait d’actualité dans le cas des jeunes conducteurs et des sans permis qui circulent chaque jour sur nos routes.

Remaniement du permis de conduire

L’obtention du permis de conduire pourrait être remaniée.

Une réforme annoncée, ou peut-être attendu du permis de conduire qui a pour but de faire baisser le nombre de décès chez les jeunes. En effet, statistiquement, 20% des décès sur les routes sont des jeunes de moins de 25 ans.

Une période d’essai de deux ans :

Un rapport qui aurait pu être remis au ministre de l’intérieur concernant les actions pour faire baisser le taux de mortalité des jeunes sur la route.

Ce rapport préconiserait une période probatoire de deux ans assorti de trois rendez-vous pédagogiques qui pourrait invalider l’obtention du permis de conduire durant cette période si les résultats ne sont pas satisfaisants.

Les rendez-vous pédagogiques consisteraient en une heure de conduire et trois heures de sensibilisation aux risques routiers. Au terme de ces deux années durant lesquels les jeunes conducteurs participent à ces rendez-vous, le permis serait alors validé pour une période de 13 ans

La conduite accompagnée à partir de 15 ans :

Actuellement, l’âge minimum requis pour commencer la conduite accompagnée est de 16 ans. Le Conseil National de la Sécurité Routière souhaite abaisser l’âge pour la conduite accompagné à 15 ans. De plus, le nombre de kilomètres minimum parcourus durant cette période de conduite accompagnée passerait de 3000 à 4000 km.

Aux vues du CNSR, cette mesure serait susceptible de faire baisser le taux de mortalité chez les jeunes conducteurs. Les statistiques montrent que le taux d’accidents concernant les jeunes ayant obtenus leur permis en conduite accompagnée se réduit de 2 à 3 par rapport à un jeune conducteur qui a suivi un parcours classique pour obtenir son permis.

En finalité, ce rapport n’aurait apparemment pas été validé par les experts.

Chantal Perrichon

Des propositions alternatives :

Chantal PERRICHON, présidente de la ligue contre la violence routière rappelle que la route est la première cause de mortalité chez les jeunes et propose des solutions alternatives. Elle estime que les réformes annoncées ne sont pas adaptées.

  • Un kilométrage plus important, de l’ordre de 7000 kilomètres durant la période de conduite accompagnée afin d’acquérir une expérience de la conduite plus importante.
  • Conserver l’âge de 16 ans pour accéder à la conduite accompagnée et non 15 ans comme préconisé sur le rapport, pour une question de maturité lorsque l’on prend le volant.
  • Le code de la route enseigné dans les établissements scolaires.