Bien que l’utilisation du téléphone à moto soit strictement interdite, nombre de motocyclistes continuent de passer leur coup de fil en roulant. Ce comportement dangereux, encore extrêmement répandu, devrait être bientôt puni plus sévèrement.
Les dangers de téléphoner à moto ou à scooter
L’usage du téléphone au volant est devenu une pratique banale mais toujours aussi dangereuse : en France, le téléphone au volant est responsable d’1 accident corporel sur 10, selon les chiffres de la Sécurité routière. Pourtant, seuls 51 % des conducteurs estiment que le téléphone constitue un véritable danger.
Or, le risque est décuplé avec les cyclomoteurs et deux-roues de cylindrée supérieure. Il est, en effet, prouvé que le conducteur enregistre entre 30 et 50 % d’informations en moins sur la route lorsqu’il est au téléphone provoquant alors un impact négatif sur la bonne exécution des tâches nécessaires à la conduite.
Or, à moto ou scooter, une inattention peut rapidement engendrer une glissade, une chute parfois violente ou une collision. Si l’automobiliste est protégé par la carrosserie, le motard est lui exposé à des dommages corporels qui peuvent se révéler graves.
La conduite à deux-roues exige une attention toute particulière et une observation accrue de l’environnement : un motard doit toujours anticiper l’attitude des autres usagers de la route, songer à leur angle mort qu’ils ne pensent pas toujours à vérifier, etc.
Bon nombre de motards n’hésitent pas à effectuer un stage de sensibilisation à la sécurité routière, notamment suite à la perte de points dû à l’usage du téléphone au volant ou au guidon.
Téléphoner au volant ou à deux-roues : que dit la loi
S’il est connu que le téléphone au volant est interdit, tous les conducteurs ne semblent pas au fait des derniers détails de la législation française.
Depuis le 1er juillet 2015, il est interdit à tous les conducteurs de voiture, camion, moto, cyclo mais aussi de vélo, de porter à l’oreille tout dispositif susceptible d’émettre du son : cela inclut les conversations téléphoniques, mais également la musique ou la radio !
Conduire avec un téléphone à la main ou en portant à l’oreille tout type de dispositif audio comme les écouteurs, une oreillette ou un casque – sauf les appareils électroniques correcteurs de surdité bien sûr – est passible d’une amende forfaitaire de 135 €, prévue pour les contraventions de la quatrième classe et d’un retrait de 3 points du permis de conduire.
Selon l’article R.412-6-1 du code de la route, est interdit à moto ou scooter la pratique encore répandue du téléphone coincé dans le casque modulable ou jet.
Même en centre-ville, à vitesse réduite, cette attitude peut engendrer un accident. Mais l’interdiction s’étend aussi au kit mains libres, écouteurs ou oreillette Bluetooth. La Cour de Cassation a rappelé, dans un arrêt paru en 2018, que l’usage du téléphone au volant, même moteur coupé, est répréhensible : il faut en effet que le véhicule soit garé sur une place de stationnement, et non pas seulement stoppé sur la route car il serait considéré par les autres conducteurs comme « en circulation ».
Téléphoner avec un dispositif Bluetooth est-ce autorisé ?
Sur un deux-roues motorisé, l’usage du dispositif intégré au casque est toléré. En somme, tant que le son n’arrive pas dans l’oreille directement, il est moins dangereux.
C’est l’exemple de l’Intercom, que l’on fixe au casque moto et qui permet de communiquer entre utilisateurs. Ces accessoires moto permettent d’entendre les instructions de navigation de votre GPS, de réceptionner ou passer des appels téléphoniques, d’écouter de la musique, mais aussi de déclencher l’assistant vocal de votre smartphone (Siri, Google Assistant, etc.) ou même d’envoyer un mail ou un sms par la voix.
Toutes ces fonctions aussi poussées influencent forcément négativement l’attention sur la conduite. Gardez à l’esprit que le plus sûr pour vous et les autres est toujours de se garer pour passer ses appels.
La tolérance zéro pour bientôt ?
Les smartphones ont tellement envahi notre quotidien que l’on aurait du mal à s’en passer aujourd’hui.
Selon une étude de l’association Prévention Routière publiée en 2017, 9 Français sur 10 utilisent leurs smartphones au volant. Et s’ils ne téléphonent pas, un tiers des conducteurs utilisent leur portable pour consulter leur messagerie ou jeter un coup d’œil à un SMS. Autant de comportements rigoureusement interdits.
Il semble que le dispositif répressif ne soit pas suffisamment intimidant puisque l’usage du portable perdure au volant. Un arsenal légal pourrait durcir le ton d’ici 2019.
Débattue début 2018, l’idée se trame de mettre au point des sanctions renforcées. Par exemple, si vous téléphonez pendant la conduite et que vous commettez en même temps une autre infraction comme tourner sans clignotant, griller un stop ou un feu rouge, ne pas céder le passage, etc… vous risquerez jusqu’au retrait de votre permis de conduire.