Responsable d’un accident mortel sur 3, l’alcool est l’une des principales causes de mortalité au volant et notamment chez les jeunes. Les cheveux constituant un calendrier de la consommation d’alcool et de stupéfiants par un individu, L’Académie Nationale de Pharmacie recommande les tests capillaires avant restitution des permis de conduire retirés suite à une conduite sous l’emprise d’alcool. Déjà inscrit dans la loi française, le prélèvement de cheveux pour apprécier la consommation (ou non-consommation) d’alcool sur une longue période pourrait ainsi être généralisé pour tous les conducteurs souhaitant retrouver leur permis de conduire suite à un retrait.
Comment fonctionne le test capillaire ?
Les tests traditionnels ne permettent d’indiquer la consommation d’alcool que dans un temps très court, quelques jours tout au plus, et sont, en outre, à l’origine de plusieurs faux positifs à cause d’interaction avec certains médicaments. Avec une mèche de cheveux, il est possible d’apprécier la consommation d’alcool d’un individu dans le temps.
C’est le marqueur de l’éthanol, Ethylglucuronide qui est dosé lors de cette analyse. Sa concentration dans le cheveu après avoir été métabolisé par le foie, permet d’évaluer précisément la consommation d’alcool du sujet sur les mois précédents sans tenir comptes des interactions médicamenteuses éventuelles. Il suffit simplement de couper une mèche de cheveux au plus près du cuir chevelu… Considérant que les cheveux poussent d’environ un cm par mois, on peut retracer la consommation d’alcool du sujet centimètre par centimètre. Plus fiable que des tests sanguins ou urinaires, ces tests capillaires permettraient de dépister une consommation excessive chronique et éviter les faux-positifs. Les conducteurs auraient alors plus de mal à passer entre les mailles du filet puisqu’il leur faudrait être sobre durant plusieurs mois et non quelques jours avant d’être testés.
80000 usagers concernés.
Ce type de test est déjà très courant aux États-Unis ainsi qu’en Belgique, Allemagne, Italie, Suisse et au Royaume-Uni. En France, ce sont en moyenne 80 000 conducteurs sous le coup d’un retrait de permis qui font l’objet d’une visite médicale obligatoire avant restitution. Ce test pourrait permettre de faire en sorte de limiter cette restitution en évitant que les consommateurs chroniques puissent reprendre le volant. L’analyse du cheveu est par ailleurs déjà inscrite au Code de La Route par le décret du 31 Mars 2003, il n’y a donc qu’un pas à franchir par le gouvernement pour rendre ce test systématique et obligatoire en suivant cette recommandation de l’Académie National de Pharmacie.
Êtes-vous prêts à passer au test capillaire ?