D’un côté les amoureux de l’automobile française, de l’autre, les inconditionnels de l’automobile allemande. Chacun d’eux campe sur ses positions : les voitures allemandes sont les meilleures, les voitures françaises également ! Mais qu’en est-il réellement ?
Vaut-il mieux être propriétaire d’une allemande ou d’une française ? Quels constructeurs automobiles ont vraiment la côte dans le monde et en France ? Les marques et les modèles se valent-ils ? Et sur les routes : la France est-elle aussi attractive que l’Allemagne ?
Panorama de l’industrie automobile dans le monde
Quand les constructeurs automobiles les plus connus au monde sont allemands (Volkswagen, Mercedes, BMW, Audi, Lamborghini, Porsche, MINI, Rolls-Royce, Opel et Bentley), la France porte tout de même fièrement ses 3 grandes marques : Renault, Peugeot et Citroën.
Côté notoriété, si la French Touch parvient à séduire certains automobilistes à l’étranger, c’est clairement l’industrie auto allemande qui prend le dessus avec en particulier Volkswagen qui truste le Top 3 mondial depuis des années, et caracolait même en tête du classement jusqu’en 2012. En 2014, le constructeur de Wolfsburg enregistrait même un record de ventes en atteignant la barre symbolique des 10 millions d’immatriculations.
En France, on achète français avant tout !
Les voitures allemandes ont peut-être la côte partout dans le monde, sur le territoire français en revanche, elles ne sont pas du tout en tête des ventes ! En effet, en 2015, sur 1,9 millions de véhicules neufs écoulés, les dix premières voitures achetées en France sont toutes de marques françaises.
Le seul et unique véhicule allemand qui s’insère de temps en temps dans ce Top 10 (ou juste derrière) n’est autre que la petite voiture du peuple : la Volkswagen Polo. Dans le Top 3 en 2015, on retrouve donc deux citadines et une berline française : la célèbre Renault Clio prend la première place (108000 exemplaires), la Peugeot 208 la seconde (90000 exemplaires) et la troisième position est attribuée à la Peugeot 308 (75000 exemplaires). Elles sont suivies de près par les monospaces.
Les voitures allemandes sont-elles trop chères ?
Comment expliquer le moindre succès des marques allemandes en France ? La différence de prix entre un véhicule allemand et un véhicule français peut être un facteur. L’entretien et l’assurance également. L’achat d’une voiture allemande neuve peut être en effet plus conséquent ; en fonction des modèles bien sûr ; que l’achat d’une française.
Néanmoins, il faut nuancer les propos concernant les frais d’entretien et le montant de l’assurance. Un automobiliste qui confie l’entretien de son véhicule allemand à sa même concession (notamment pour des histoires de garantie constructeur etc.) plutôt que de prendre connaissance des tarifs d’un centre automobile, peut s’assurer d’avoir une note un peu plus élevée… pour un travail similaire !
Quant à l’assurance, cela dépend évidemment si le véhicule est assuré tous risques ou au tiers. Toutefois, les automobilistes sont généralement très attachés à leurs voitures allemandes et l’assurent le plus longtemps possible en tous risques.
Chronique d’un succès international
Les marques automobiles allemandes bénéficient d’une image et d’une réputation solides : on a pour habitude de dire (ou d’entendre) que les véhicules sont fiables, robustes, puissants, performants à la pointe de l’innovation et de la technologie.
En clair, les voitures allemandes font rêver, et les marques Audi, BMW, Mercedes et Porsche sont en tête d’affiche. Avec une large gamme de modèles sportifs et résolument luxueux qui évoluent sans cesse, ces trois constructeurs ont conquis n’importe quel automobiliste.
Mais pas que : si Volkswagen détient le plus de modèles à succès (Golf, Coccinelle et Passat qui comptabilisent plus de 70 millions d’unités écoulées), c’est parce que le travail sur l’image de marque a été efficace et que la voiture du peuple a su s’intégrer aux foyers alors qu’elle n’est pas « meilleur marché » que les automobiles françaises.
La puissance : un élément décisif dans l’achat
Si les français ont ce petit côté chauvin en achetant des véhicules de marques françaises, les allemands le sont tout autant. En 2014, sur le classement des 30 véhicules les plus vendus en Allemagne, 23 voitures sont allemandes.
Et parmi cette liste, on retrouve effectivement dans les 10 premiers modèles, les petites citadines du groupe Volkswagen, mais également de belles sportives : l’Audi S3 qui fait pas moins de 300 chevaux, la Mercedes Classe C qui peut monter jusqu’à 500 chevaux suivant la motorisation, ou encore la BMW Série 3 qui peut atteindre 430 chevaux.
En raison notamment, l’absence (ou presque) de limitation de vitesse sur les autoroutes allemandes, ce qui permet aux automobilistes de pousser leurs bolides sans risquer ni amende ni retrait de points sur le permis de conduire. Et ce n’est pas négligeable !
Comment profiter pleinement d’une voiture sportive ?
Sur les routes de France, en revanche, les sportives allemandes n’ont pas la côte. Et pour cause, les radars de contrôle de vitesse se multiplient et en cas de non-respect des limitations, les points de permis diminuent à vue d’œil et les amendes pleuvent.
Autrement dit, si l’usager français ne peut pas profiter de la puissance de son véhicule, c’est qu’il ne l’achète que pour d’autres éléments : son confort, son esthétique, sa faible consommation de carburant et éventuellement, son prix attractif. En somme, rien qui ne convienne réellement à une voiture de sport allemande !
Pour satisfaire son envie de vitesse et d’adrénaline, seul le stage de pilotage sur piste avec un moniteur professionnel à ses côtés est la meilleure alternative. Sur le circuit du Grand Sambuc en Provence par exemple, il est tout à fait possible de prendre le volant d’une Porsche Cayman ou GT3, et même d’une Audi R8 pour exploiter tout le potentiel de ces bolides ainsi que leur tenue de route exceptionnelle.
En conclusion
Les goûts et les couleurs ne se discutent pas. Que l’on aime le design et le savoir-faire allemand, tout comme on apprécie le Made in France est tout à fait respectable. Selon les besoins des utilisateurs, un modèle et une marque se différencieront de la masse : sportivité, confort, espace etc. On notera tout de même la supériorité des marques allemandes dans leur propre pays, comme celle des marques françaises chez elles.
Les allemands, en revanche, ont cette capacité à pouvoir acheter un véhicule sportif et à pouvoir l’utiliser à sa juste valeur grâce au Code de la Route qui est beaucoup plus permissif et aux 66% d’autoroutes qui n’ont pas de limitation de vitesse. L’automobiliste français qui n’a donc pas besoin d’un véhicule à la puissance phénoménale, fera souvent un choix plus pragmatique en se tournant par exemple vers une voiture familiale plus spacieuse et donc moins sportive, ou bien d’une petite citadine qui consomme peu.