Le bras de fer entre les taxis et les voitures de tourisme avec chauffeur ou VTC n’est pas prêt de se terminer. Après les recours en justice et les actions de grève, la tension entre ces deux plateformes de transport est légèrement redescendue. Le gouvernement a ainsi décidé de suspendre les nouvelles immatriculations de VTC, le temps de connaître les résultats de la médiation parlementaire engagée depuis peu. Les contrôles visant à faire respecter au mieux la législation encore naissante entourant les VTC vont aussi se renforcer. Pour rappel, le conflit a commencé lorsque les taxis ont protesté contre l’activité jugée déloyale des VTC.
La colère des taxis qui hurlent à la concurrence déloyale
Depuis 2009, la modernisation de la loi sur le tourisme autorise des voitures avec chauffeur à prendre des passagers uniquement sur réservation. Sauf que pour les taxis, les conditions d’entrée sur le marché sont loin d’être égalitaire. Il faut savoir qu’un taxi devra payer entre 130.000 et 250.000 euros pour avoir sa licence. A cela s’ajoute les examens supplémentaires ainsi que tous les frais divers destinés à l’entretien du taxi (panneau lumineux, compteur kilométrique, etc.).
Le système VTC et ses contraintes
Du côté des VTC, les arguments fusent pour montrer que leur métier (qui est différents de celui du taxi) doit également faire face à de nombreuses contraintes engageant des frais. Ainsi, prendre un client dans la rue reste une des prérogatives des taxis. Pour fonctionner, les entreprises de VTC doivent consacrer d’importants budgets pour le marketing. Par ailleurs, les chauffeurs en VTC sont généralement plus diplômés. Tous parlent plusieurs langues afin de pouvoir répondre aux exigences d’une clientèle internationale. De ce fait, les rémunérations des chauffeurs sont plus importantes. La qualité de service offerte est également différente car le chauffeur est là pour aider les passagers à porter leurs bagages, la voiture doit être entretenue de manière optimale pour offrir un environnement confortable, etc.
Une cohabitation possible entre les taxis et les VTC : des exemples à suivre
Pourtant, si la guerre est bel et bien déclarée en France entre les taxis et les VTC, certaines villes ont déjà su adopter les deux systèmes de manière harmonieuse. Leur cohabitation –pacifique- et l’établissement d’une concurrence saine permettent, à l’heure actuelle, de proposer un maximum de choix aux clients. De plus, cela a permis d’améliorer la qualité de service au niveau du transport. Certaines grandes capitales européennes telles que Berlin ou encore Rome constituent ainsi des preuves tangibles que les deux systèmes peuvent coexister. A Londres, on compte aujourd’hui 22.000 taxis pour 44.000 « minicabs » (équivalent du VTC). Tandis qu’en Outre-Atlantique, on peut également citer le cas de New-York où les 42.000 VTC côtoient sans problème les célèbres taxis jaunes de la ville au nombre de 13.000.
En France, on compte actuellement 10.000 VTC pour plus de 55.000 taxis. Néanmoins, l’activité se développe très rapidement avec une hausse fulgurante des entreprises dans ce domaine. Les avancées technologiques et notamment la vulgarisation des téléphones intelligents offrent des opportunités nouvelles dans le secteur du transport. Il serait dommage de freiner cet élan entrepreneurial, d’autant plus que les exemples d’une cohabitation pacifique sont nombreux et encourageants. Face aux lobbies des taxis, le risque au niveau des autorités serait d’adopter une règlementation trop contraignante pour les VTC.