La conduite sous influence de l’alcool constitue l’un des facteurs majeurs d’accidents de la route. Les jeunes conducteurs en sont les principales victimes, ce qui pose la question de la tolérance zéro à l’alcool pour cette catégorie d’automobilistes. Encore une polémique lancée par Chantal PERRICHON qui pense qu’aujourd’hui, les autorités ont déjà du mal à contrôler une alcoolémie à 0,5g. Comment contrôler le 0 !
État des lieux
La législation française ne distingue pas les jeunes conducteurs des autres profils en ce qui concerne le taux limite d’alcool au volant. Pour rappel, celui-ci est fixé à 0,5 g d’alcool par litre de sang ou 0,25 mg d’alcool par litre d’air expiré. Bien qu’ils ne représentent que 9 % de la population française, les jeunes de 18 à 24 ans sont les principales victimes d’accidents de la route, des accidents qui sont parfois mortels.
Quelques pays européens comme la Roumanie, la Slovaquie ou la Hongrie ont déjà opté pour la tolérance zéro en alcool pour l’ensemble des conducteurs tandis que nos voisins helvètes ont interdit depuis le 1er janvier 2014 l’alcool aux détenteurs de permis de conduire à l’essai ou de permis d’élève conducteur. Cette mesure radicale fait son chemin en France malgré que cette idée attise encore le débat et est loin de faire l’unanimité auprès des automobilistes.
Interdire l’alcool aux jeunes conducteurs : la meilleure solution ?
Déjà évoquée en décembre 2012, la tolérance zéro en alcool pour les conducteurs entre 18 et 24 ans divise les protagonistes. D’un côté, les défenseurs de ce concept comme Marie-Rose Le Guern, coprésidente de l’association d’aide aux victimes de la route Mélodie, estiment que cette mesure permettrait de sauver des milliers de vies chaque année et d’éviter des drames dans de nombreuses familles. D’autre part, si les jeunes conducteurs se conduisent mieux, ils peuvent devenir un exemple pour leurs ainés, ce qui entrainerait la réduction des accidents pour toutes les tranches d’âge.
Dans le camp adverse, des arguments solides sont aussi lancés. Ainsi, Chantal Perrichon, présidente de la Ligue contre la violence routière, et Pierre Chasseray, délégué général de l’association 40 Millions d’automobilistes, penchent pour une meilleure application des lois actuelles et l’accentuation de la fréquence des contrôles d’alcoolémie qui est d’une fois tous les cinq ans aujourd’hui. Par ailleurs, ils misent sur une campagne de prévention plus efficace et qui se passe aux alentours des lieux de fête. D’ailleurs, la récente campagne « Avant de mourir, je veux » met en avant le rôle primordial de « Sam », le « capitaine de soirée » qui ne boit pas afin de reconduire les autres à bon port. Dans tous les cas, l’adage « mieux vaut prévenir que guérir » reste tout à fait d’actualité dans le cas des jeunes conducteurs et des sans permis qui circulent chaque jour sur nos routes.